Développement Durable: Pour sauver les humains et la planète, un groupe de travail suggère d’en finir avec les pratiques financières abusives

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Les gouvernements pourraient financer les mesures radicales qu’exigent la lutte contre l’extrême pauvreté, la COVID-19 et la crise climatique en recouvrant les trilliards de dollars perdus du fait de l’évasion fiscale, de la corruption et du blanchiment d’argent, affirme un groupe de travail des Nations Unies.

 Le Groupe de Haut-Niveau sur la Responsabilité, la Transparence et l’Intégrité Financières Internationales pour Atteindre les Objectifs de l’Agenda 2030 (Groupe FACTI) en appelle aux gouvernements pour qu’ils adoptent un Pacte Global sur l’Intégrité Financière pour un Développement Durable.

Ce Groupe composé d’anciens chefs d’Etats et de gouvernement, de gouverneurs de Banques Centrales, de chefs d’entreprise, de figures de la société civile et de chercheurs, affirme que jusqu’à 2,7% du PIB global est blanchi annuellement, pendant que les pratiques d’optimisation fiscale des multinationales coûtent aux gouvernements jusqu’à 600 milliards de dollars par an.

Dans son rapport titré « L’intégrité Financière pour un Développement Durable », le Groupe FACTI souligne le besoin de lois plus sévères et d’institutions plus robustes pour prévenir la corruption et le blanchiment d’argent, et en appellent à la fin de l’impunité pour les banquiers, avocats et experts comptables qui rendent possible ces crimes financiers.

Le rapport se prononce également en faveur d’une plus grande transparence eu égard à l’actionnariat des entreprises et aux procédures de financement public, pour une meilleure coopération internationale dans la lutte contre la corruption, pour un impôt international minimum sur les sociétés ainsi que pour la taxation des géants du numérique, et pour une gouvernance globale contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. « Ce système financier défaillant et corrompu spolie les pauvres et prive le monde des ressources nécessaires pour éradiquer la pauvreté, rebondir après la pandémie de COVID, et affronter le défi de la crise climatique », explique Dalia Grybauskaitė, co-présidente du Groupe FACTI et ancienne présidente de la Lituanie.

Au moment où la fortune des milliardaires a augmenté de 27,5% pendant que 131 millions de personnes étaient jetées dans la pauvreté par la pandémie de COVID-19, le rapport souligne qu’un dixième de la richesse mondiale pourrait être dissimulé dans les centres financiers offshore, ce qui empêche les gouvernements de percevoir les recettes fiscales qui leur reviennent.

Selon le  rapport « Justice fiscale : état des lieux », publié en novembre 2020, par un consortium d’organisations, formé notamment de la Tax Justice Network, du Global Alliance for Tax Justice et Public Services International, le Togo perd chaque année plus de 40 millions $ (environ 23 milliards FCFA), à cause des différentes manœuvres « d’optimisation fiscale » et assimilés des multinationales, visant à réduire le montant des impôts et taxes dus à l’Office togolais des recettes.

A en croire la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), 7, 860, 670,548 FCA, c’est le coût global de la corruption au Togo.