Stigmatisation liée au VIH/SIDA : professeur Vincent Pitche raconte le calvaire des femmes

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Dans de nombreux pays africains, les inégalités Femme/Homme entraînent une discrimination plus forte envers les femmes et les filles vivant avec le VIH/sida qu’envers les hommes. En raison des normes sociales et culturelles qui s’imposent en matière de sexualité des femmes, celles-ci passent souvent pour « responsables » de la propagation du VIH.

Selon le coordonnateur du le conseil national de lutte contre le sida (CNLS), le Professeur Vincent Pitche, les études récentes ont montré que 62% de femmes séropositives (contre 24% d’hommes) sont touchées par la stigmatisation et la discrimination. « On observe encore des cas de femmes enceintes dépistées séropositives lors des consultations prénatales qui sont renvoyées de leurs foyers quand leur statut est connu, alors que les époux refusent de faire le test, des filles chassées de la maison familiale parce que infectées par le vih. Certaines femmes doivent se cacher pour prendre les anti retro-viraux (arv), ou vont les prendre dans des centres éloignés de leur lieu de résidence par peur de la divulgation de leur statut », a confié le Professeur Vincent Pitche lors d’une une session de formation et de mise en place des cellules de veille et de lutte contre la stigmatisation et la discrimination des femmes et des filles affectées par le vih/sida en novembre dernier à Tséviè.


Pr. Vincent PITCHE, Coordonnateur nat. CNLS

Il a également ajouté que dans certains cas les orphelins sont abandonnés et les femmes exclues des activités sociocommunautaires.

Pour lutter contre le phénomène, en plus d’un observatoire national, les autorités ont donc décidé de créer des cellules de veille. En effet, elles ont pour rôle « de sensibiliser les populations pour un changement de mentalité et de comportement au respect des dispositions légales qui protègent les personnes en matière du VIH/SIDA surtout les femmes et les filles qui en payent le plus lourd tribut ».

Au Togo, selon les chiffres disponibles, la prévalence du VIH est beaucoup plus importante chez les femmes de 15-49 ans (3,2%) que chez les hommes de la même tranche d’âge (1,7%). En 2019, de Spectrum a estimé le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH)  à 113 000 dont 65 000 femmes.