Le vendredi 08 mai dernier, les autorités togolaises ont annoncé le dixième décès lié à la Covid-19. Il s’agit d’une femme de 65 ans qui est un voyageur. Mais contrairement à ce qu’a indiqué le site https://covid19.gouv.tg , la défunte ne résidait pas à Aného.
Au terme d’une enquête sur ce cas, il s’avère que la disparue, originaire de Vogan, vivait au Nigeria. Elle était rentrée à Vogan pour les cérémonies funéraires de sa fille. « Elle était un peu souffrante mais rien d’alarmant », a confié une source proche de la famille de la défunte.
Quelques jours plus tard, son état de santé s’est subitement détérioré. « On l’a amené dans une clinique privée de la ville. Mais, il n’y a pas d’amélioration. Donc, elle a été transportée à Aného », explique la même source.
A son arrivée à Aného, les médecins ayant constatés les symptômes du coronavirus ont demandé un test. Avant que les résultats du test n’arrivent de Lomé, elle a succombé. « Elle était diabétique et hypertendue », renseigne une autre source. Deux facteurs qui augmentent le risque de faire la forme grave de la maladie.
Depuis l’annonce de la positivité du test de la défunte, selon nos informations, tous les contacts ont été mis en quarantaines. « Des proches au personnel de la clinique où elle a transité avant d’arriver à Aného, tous sont placés en quarantaines. Les autorités sanitaires locales avaient déjà pris des dispositions en amont », explique Akpaglo Benjamin, journaliste basé dans la localité. Ils sont environ une vingtaine de personnes en isolement.
Au-delà de ce cas, la gestion des personnes résidantes dans les pays voisins rentrés au Togo suscite des inquiétudes. En effet, rentrés au pays par des voies clandestines, les frontières étant fermées, ces personnes sont supposées subir systématiquement le test du Covid-19. Mais visiblement, certains « voyageurs » passent entre les mailles du filet sanitaire et se retrouvent dans leurs familles.
Pour signaler les voyageurs, les autorités locales mises sur la collaboration citoyenne des agents de santé communautaires. Mais ces derniers n’ont reçu aucune formation en la matière. Pire, ils sont confrontés aux menaces dans leurs communautés. « J’ai signalé un voyageur rentré du Ghana. Depuis j’ai reçu plusieurs menaces de la part de ses proches. Les gens ne comprennent pas la portée de notre mission », témoigne un agent de santé communautaire basé à Sotouboua, environ 280 Km au nord de Lomé.
En outre, en attendant les résultats des tests, qui peuvent prendre quelques jours (pour les villes de l’intérieur du pays), les voyageurs sont priés de rester en confinement. Mais aucune mesure n’est prise à cet effet. « Ils peuvent sortir à l’insu des autorités sanitaires. Et cela représente un réel danger dans les communautés », s’est-il inquiété.
Ces derniers jours, ils sont au moins une douzaine de voyageurs, principalement de l’intérieur du pays, testés positifs au Covid-19.