Au Togo, les prisons sont touchées par la pandémie du coronavirus. Une situation qui créée des tensions dans ces établissements où la promiscuité est très présente. Pour prévenir une contamination massive, Dr Michel Kodom, Médecin Interniste et Président-Fondateur de l’ONG AIMES-AFRIQUE propose des pistes de solutions.
Partant du constat que la gestion de la pandémie en milieux carcéraux est « difficile », Dr Michel Kodom préconise une stratégie à trois actions fortes qui va de l’interpellation au déferrement. « Adopter les mesures barrières déjà dans les commissariats quand les prévenus sont en garde-à-vue en leur mettant systématiquement à disposition des cache-nez et veiller à la distanciation sociale. Il faut chercher à tuer d’abord le mal déjà à ce niveau. Et une fois qu’ils vont intégrer une prison, il faut les dépister obligatoirement. A l’intérieur des prisons, il faut créer un centre d’isolement allant de 10 à 50 lits pour couvrir les deux semaines d’observation relatives à la période d’incubation. Il leur faut faire deux à trois tests de COVID-19 pour s’assurer de leur état de santé avant de les envoyer en cellule », a expliqué le Président de l’ONG AIMES-AFRIQUE.
Pour le médecin Interniste, il est impératif que les prévenus restent dans leurs lieux de détention. A cet effet, il propose la création d’une structure sanitaire de prise en charge des personnes atteintes de Covid-19 dans toutes prisons du pays. Selon lui, le dépistage de masse des prisonniers doit aussi être fait.
Pour rappel, officiellement, une vingtaine de détenus principalement de la prison civil de Lomé sont infectées par le Covid-19. En début de semaine, une manifestation des prisonniers a failli dégénérer.