Sur les routes togolaises, l’usage du téléphone au volant semble devenir une tendance. Pourtant, interdit par le Code de la route, le téléphone au volant est devenu, depuis un moment, un véritable fléau. Et pour cause, cette pratique est à l’origine de nombreux accidents de circulation.
Au Togo, c’est devenu courant pour certains conducteurs au volant de passer ou de recevoir des appels, d’envoyer des messages ou encore discuter sur les réseaux. Certains conducteurs même n’hésitent pas à se filmer en direct sur leur volant. Des comportements pourtant interdits par le code de la route.
Mais, « téléphoner au volant avec un kit mains libres ou une oreillette Bluetooth, c’est comme parler à son/ses passager(s) », diront les aficionados du mobile en voiture. Pourtant, des chercheurs ont pu vérifier que le cerveau est mobilisé à 100 % par la conversation téléphonique, alors qu’il sait faire la part des choses quand il s’agit à la fois de gérer la conduite et une conversation avec son passager assis à côté.
Selon Jean-Louis Martin, épidémiologiste à l’Institut français des sciences et technologies des transports de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR) et interrogé par le site Actu Conduite, « en ce qui concerne le téléphone, le cerveau est totalement débordé par les informations. L’interlocuteur étant absent, on se projette des images. Le cerveau imagine la personne dans une situation précise. Le cerveau fait donc un choix : il se met en « pilotage automatique » se reposant sur ses acquis et se concentre sur l’échange. Les conséquences sur la conduite sont flagrantes : regard fixe, déviation de trajectoire, décisions aléatoires, tardives et risquées.”
La consultation de messages ou la navigation sur le web empire ces phénomènes ; avec une main sur le volant et l’autre tenant le smartphone, le conducteur multiplie les facteurs aggravants. « En réalité, la route ne tue pas. Ce sont nos comportements (distractions) qui agissent sur notre capacité à conduire. Les conducteurs qui font usage de leur Téléphone Portable au volant courent environ quatre fois plus de risques d’être impliqués dans un accident », souligne le ministère togolais des Transports routiers, Ferroviaires et Aériens.
C’est un constat, malheureusement, la police sanctionne très peu cette infraction.
Les chiffres des accidents de la route en hausse au 1er semestre 2021
Les six premiers mois de l’année 2021 ont été néfastes sur les routes togolaises. 346 morts et 4721 blessés ont été recensés au cours de 3815 accidents, ont révélé cette semaine les ministres en charge de la protection civile et des transports routiers, lors de la traditionnelle présentation du bilan sécuritaire.
Ces chiffres sont nettement en hausse, comparés aux 241 morts, 3734 blessés et 2627 accidents enregistrés sur la même période l’an dernier. Si les moyennes mensuelles tournent autour de 600 accidents, 60 morts et 780 blessés, les motocyclistes restent les principales victimes (68%) et 4117 engins impliqués.
« Le bilan n’est pas du tout bon », a déploré Yark Damehame, Ministre de la sécurité et de la protection lors de la présentation du bilan, qui a de nouveau pointé la responsabilité des usagers de la route qui adoptent des comportements à risque : usage de téléphone, excès de vitesse, conduite en état d’ébriété ou sous influence de substances psychotropes, non-respect ou absence de dispositions de sécurité (casques, ceintures de sécurité, siège-auto pour enfants…), et non-respect du code de la route.