Santé : De la nécessité de vulgariser le code de la santé togolais

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Il y a plus de dix ans, le Togo s’est doté d’un code de la santé publique. Ce code traite non seulement des dispositions générales de la promotion de la santé, de son organisation, du régime juridique des professionnels, de la réglementation, de l’utilisation des médicaments mais aussi des dispositions à prendre en cas d’épidémie. Mais son contenu est méconnu de la population et même des professionnels de la santé.

En effet, afin de doter le pays d’un cadre réglementaire de référence en matière prestations de soins et par conséquent créer un environnement favorable à la mise  en œuvre de la politique nationale de santé, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a promulgué le 15 mai 2009 le nouveau code de la santé publique de la République Togolaise. Composé de 622 articles, le code définit les droits et les devoirs inhérents à la protection et à la  promotion de la santé de la population. Précisément, plusieurs mesures sont prévues pour la protection sanitaire du cadre de vie, de salubrité publique, lutter contre certains fléaux sociaux en l’occurrence l’alcoolisme et le tabagisme.  

Il prévoit également les  dispositions sur la prévention de certaines maladies contagieuses qui s’appliquent durant cette période où le Togo fait face à la maladie à Coronavirus (COVID-19). Ces dispositions traduites dans le Chapitre V sur la prévention et la lutte contre les épidémies : instituent la déclaration par le personnel soignant des formations sanitaires (publique ou privée) sur le territoire, de tout cas de maladies contagieuses constaté à leur niveau à l’autorité sanitaire,    définissent les conditions d’instauration de l’état d’alerte sanitaire, fixent les conditions de manipulation et d’inhumation des corps des victimes de maladies contagieuses et les conditions d’instauration de la vaccination obligatoire (Articles 66 et 67).

Malheureusement, depuis la promulgation de ce code, il n’a pas été suffisamment vulgarisé dans les communautés afin de les amener à adopter des pratiques saines pour une meilleure santé. Le constat est encore plus frappant dans cette période de coronavirus où certaines décisions prises par les autorités alimentent les discussions. Pourtant, la majorité de ces dispositions ont été prévues dans le code de la santé entrée en vigueur il y a plus de dix ans.

AIMES-AFRIQUE, chantre du code de la santé

Toutefois, une organisation a pris sur elle, depuis que le code a été adopté, d’en faire la promotion. En effet, l’Association Internationale des Médecins pour la promotion de l’Education et la Santé en Afrique (AIMES-AFRIQUE), fondée par Dr Serge Michel KODOM, s’est donnée pour mission d’expliquer et de vulgariser le contenu dudit code dans les communautés pour un changement de comportement. C’est ainsi, qu’à travers plusieurs formations, l’organisation a outillé, sur toute l’étendue du territoire national, les leaders d’opinion et communautaire sur les dispositions du code de la santé.

Formation des patrons de presse sur le code de la santé par AIMES-AFRIQUE (Archives)

En effet, les journalistes, les médecins traditionnels, les agents de santé communautaires, les chefs traditionnels, les comités de développement local, les élus locaux, les enseignements qui constituent des acteurs de la santé ont été formés pour mettre en lumière le code de la santé.  Pour Dr Serge Michel KODOM,  « le code de la santé ne doit plus rester dans les tiroirs, tout doit être fait pour que le contenu soit connu des agents de santé et de toutes les couches sociaux professionnels ». « Avec beaucoup d’humilité, AIMES-AFRIQUE a fait un énorme travail pour vulgariser ce code. Mais beaucoup reste à faire et c’est le moment de nous asseoir pour mieux définir les perspectives », a-t-il ajouté.

En plus des formations, l’organisation met à la disposition des populations des exemplaires du code. Plusieurs milliers exemplaires du code ont été ainsi distribués dans tout le pays.  

Et comme susmentionné par le Président-Fondateur de AIMES-AFRIQUE, il y a encore du boulot à faire pour que la majorité de la population se familiarise avec le contenu du code de la santé. En cela, le Covid-19, semble être une piqûre de rappel pour les autorités.