Alors que les scientifiques expliquent que la vaccination seule ne suffirait pas pour stopper l’épidémie, avec notamment des variants très contagieux, la course aux vaccins se poursuit. A la faculté de pharmacie de Tours, en France, une vingtaine de chercheurs de l’université de Tours et de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) travaillent ainsi à un vaccin protéique à instillation nasale.
Avec leur vaccin en spray nasal, les chercheurs misent sur le développement d’une immunité muqueuse face au virus, en plus de l’immunité générale qu’il développe. Car les muqueuses (nez, bouche…) ont un système immunitaire à part entière, pouvant constituer « une première ligne de défense immunitaire » face à un virus comme le SARS-CoV-2. « L’immunité particulière de ces muqueuses est due à la spécificité de certains anticorps (immunoglobulines A), qui vont empêcher le virus d’infecter les cellules », explique à actu.fr Nathalie Mielcarek, directrice de recherche à l’Inserm, qui mène des travaux sur un vaccin nasal contre la coqueluche au Centre Infection et immunité de Lille.
Contrairement aux vaccins intra-musculaires injectés à l’aide d’une seringue, comme Pfizer, Moderna, AstraZeneca ou Janssen, le vaccin administré par voie nasale est d’une part, moins invasif. Et il a surtout l’avantage, tout en protégeant des formes symptomatiques, d’« éviter la présence de virus dans le nez, stade initial de l’infection, porte d’entrée et de lieu de multiplication du virus », explique l’équipe de recherche BioMAP de l’Inrae, qui a développé le candidat vaccin.
De par ses propriétés, un tel vaccin permettrait une « neutralisation précoce du virus original et de ses variants, bloquant tout risque de contamination par un individu vacciné », explique-t-on. Une particularité qui laisse espérer une efficacité du vaccin contre la plupart des variants connus.
Mais, il va falloir patienter. Les essais n’étant encore qu’au stade préclinique.