« L’accueil est un aspect des relations humaines en milieu hospitalier », dit-on. Et pour cause, le malade doit avoir l’impression qu’il est attendu, considéré et respecté. Le comportement du personnel donnera l’impression favorable d’être accueilli en hôte et traité avec courtoisie et discrétion, impression dont il gardera le bienfait dans la suite. Mais, dans les hôpitaux publics du Togo et particulièrement au CHU Sylvanus Olympio (CHU SO), le plus grand centre de soin au Togo, c’est un aspect sur lequel le personnel soignant doit encore beaucoup travailler.
Dans un reportage du confrère « afrikelles », des femmes atteintes du cancer se plaignent de l’accueil qui leur est réservé dans ce centre de santé réputé le grand du pays. « Nous sommes fatiguées. Quand nous sommes là que le personnel soignant nous réserve au moins un accueil chaleureux », a déclaré, les larmes aux yeux, Amen, 31 ans, venue pour faire des examens.
Une situation particulièrement éprouvante pour ces femmes qui doivent également supporter le coût exorbitant du traitement. Certaines malades sont obligées d’aller se soigner dans les pays voisin faute de l’indisponibilité des médicaments. « Notre plus grande difficulté est l’indisponibilité des médicaments. Nous supplions le Chef de l’Etat pour qu’on ramène la radiographie. On ne demande souvent d’aller au Ghana. Mais les gens comme moi qui n’ont pas les moyens, c’est difficile », a confié une autre victime du cancer du sein interrogée par le confrère.
Dr Oni Djagnikpo, membre de la Ligue togolaise contre le cancer (LTC) et Secrétaire Général de l’Ordre national des médecins du Togo (ONMT), estime que l’Etat peut faire quelques efforts pour soutenir les malades. « On peut accompagner les malades en prenant en charge le diagnostic, en mettant en place des structures de diagnostic dans toutes les régions, en réduisant les coûts des médicaments pour la chimiothérapie et la chirurgie », a indiqué le médecin.
Au Togo, selon les chiffres de la LTC, environ 900 cas de cancers du sein ont été enregistrés en 2020. Et 450 décès liés à la maladie ont été recensés. Selon les médecins, le dépistage précoce du cancer augmente considérablement les chances de guérison.