Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) poursuit le programme de réparation et d’indemnisation des victimes de violences socio-politiques de 1958 à 2005. Jeudi 30 décembre, l’institution a présenté le bilan de la quatrième étape du 23 décembre 2020 au 24 décembre 2021. Pour le compte de cette étape, 7010 victimes ont été indemnisées.
Comme l’année dernière, cette quatrième étape a été effectuée dans le « contexte contraignant » de la pandémie. Malgré ce contexte difficile, le Hcrrun a poursuivi ses activités afin de répondre « attentes de plus en plus fortes des populations ». Et continue de mettre en relief le caractère inclusif de sa mission. Ainsi, cette étape a été marqué par l’indemnisation des Forces de défenses et de sécurité « soit été grièvement blessés, soit perdu leurs biens, voire leurs vies dans l’exercice de leur fonction régalienne ». « Le Hccrun a pu procéder, par des actions appropriées, à l’apaisement de ces compatriotes en leur servant des indemnisations symboliques au prorata de leurs préjudices subis », a déclaré Awa Nana Daboya, Présidente du HCRRUN.
En dehors des Forces de défenses et de sécurité, les cas des victimes de la commission Koffigoh (ndlr : Commission nationale d’enquête sur les violences postélectorales de 2005 présidée Joseph Koffigoh, ancien premier ministre, des enseignants grévistes de 2000 qui avaient été licenciés puis rappelés au service et des Ex-agents de l’Office des produits agricoles du Togo (OPAT)qui ont été perdu leurs emploi suite à la dissolution de cette société d’Etat ont traités. Pour Nana Daboya, « les souffrances des compatriotes concernés sont similaires à celles des autres victimes des violences économiques en sens que des familles entières ont été affectées par les effets pervers des préjudices subis ». Par conséquent, « il est de bon aloi de soulager ces souffrances », a affirmé la présidente du Hcrrun.
L’objectif clairement affiché par les responsables du Hcrrun est de ne laisser aucune victime clairement identifiée en marge du processus. Au total, 7010 victimes ont été servies et prise en compte pour accompagnement médico-psychologique.
Près de 6 milliards FCFA dépensés…
L’allocation du budget de l’Etat, gestion 2020 s’élève à 5 000 000 000 de FCFA. Quant à l’allocation du budget de l’Etat, gestion 2021, elle s’élève à 2 000 000 000 de FCFA. Les dépenses totales effectuées pour les 7 010 victimes s’élèvent à 5 864 499 de FCFA. Les dépenses d’indemnisation financières individuelles sont à 5 130 720 000 de FCFA et celles de réparations communautaire et collective s’élèvent à 37 263 682. La prise en charge psycho-médicale a coûté 43 620 425 FCFA. A ces dépenses il faut ajouter les dépenses de fonctionnement liées aux activités d’indemnisations qui s’élèvent à 653 252 392 FCFA. « La rationalisation dans la gestion des fonds, la bonne collaboration entre les acteurs et la traçabilité des opérations constituent des facteurs déterminants dans l’atteinte des objectifs assignés au Hcrrun. Cela lui a, d’ailleurs, permis d’atteindre, 107, 85% en réalisation », a souligné le président du Comité de gestion du Fonds Spécial pour l’indemnisation, Ametonou Kudzo.
Soulignons que cette année le Hcrrun a également construit pour les populations de Barkoissi au nord du pays un réservoir d’eau dénommé « Fontaine de la réconciliation » en vue de les accompagner dans leurs efforts de reconstruction de l’harmonie sociale après les affrontements entre les Moba et Tchokossi dans cette localité en octobre 1991. « Des projets d’utilité publique similaires sont en cours de construction dans certaines localités élues au programme de réparation dont Niki-Niki dans la préfecture de Blitta et Piwédèwou dans la préfecture de Sotouboua », a assuré la présidente du Hcrrun.
