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Togo : l’Assemblée nationale approuve la ratification du traité de l’Agence africaine de médicament

Le 08 mai 2023, les députés ont voté à l’unanimité le projet de loi de ratification de du traité portant création de l’Agence africaine du médicament, adopté à Addis-Abeba, le 11 février 2019. Cette Agence, dont les prémices sont nées au cours du Sommet d’Abuja en janvier 2005 qui réunissait la Commission de l’Union Africaine (UA), aspire à permettre aux africains d’accéder « à des produits médicaux et à des technologies sanitaires de bonne qualité, sans risque et efficaces ».

Développée en 2019 en tant qu’Agence spécialisée de l’UA à la suite de la rédaction du « Traité portant création de l’Agence africaine du médicament », l’Agence africaine du médicament a pour objectif principal « d’améliorer les capacités des États membres et des CER [Communautés économiques régionales reconnues par l’UA] à réglementer les produits médicaux en vue d’améliorer l’accès à des produits médicaux de qualité, sans risque et efficaces sur le continent ». Pour parvenir à la réalisation du principal objectif, sept « principes » encadrent l’Agence : « leadership », « crédibilité », « propriété », « transparence et responsabilité », « ajout de valeur », « confidentialité » et enfin, « engagement en faveur d’une saine gestion de la qualité ». Chacun de ces principes visent à promouvoir et mettre en place « des pratiques optimales » de santé publique en Afrique et surtout, assurer une qualité des produits et matériels médicaux, en respectant les normes et réglementations internationales.

La création d’une Agence africaine du médicament trouve son origine dans une volonté d’assurer à la population africaine un accès à des « produits médicaux de qualité, sûrs et efficaces », considérés comme essentiels à la santé et à la sûreté des africains. Au Togo, « la création de cette agence renforcera la politique pharmaceutique du Togo et permettra indéniablement de lutter contre les médicaments de qualités douteuses », a indiqué le parlement togolais.

Mme Yawa Djigbodi Tsègan, Présidente de l’Assemblée nationale

En effet, les États africains, à travers l’Union africaine, ont pris conscience de « la faiblesse des systèmes de réglementation » au sein de l’Afrique et de « l’existence de produits de qualité inférieure et falsifiés » nuisant aux populations et présentant un risque pour la santé publique. En effet, le continent dispose de « la plus forte prévalence de médicaments de mauvaise qualité » d’une hauteur de 20%, voire de 40% dans certains pays. Un fléau contre lequel, le Président togolais, Faure Gnassingbé s’est personnellement mobilisé avec l’organisation à Lomé en 2020 d’un sommet sur la lutte contre le trafic des faux médicaments.

Alors que l’Afrique abrite une population de 1,3 milliard d’habitants, soit 17% de la population mondiale, elle ne concentre que 3% de la production pharmaceutique mondiale. Pourtant, 25% des malades de la planète, toutes pathologies confondues, sont africains. Ils représentent également 25% de la morbidité mondiale. Aujourd’hui, le continent ne produit que 3% des médicaments consommés par ses habitants, seulement 6% de ces dépenses sont attribuées au secteur de la santé et l’Afrique représente moins de 1% du marché pharmaceutique mondial.

Pour que l’Agence africaine de médicaments soit pleinement opérationnelle d’autres pays doivent encore ratifier le traité de création.

Avec morganphilips.com

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