Le 22 mars de chaque année, est célébrée dans le monde entier, la journée mondiale de l’eau. Le thème de cette année 2019 met l’accent sur la problématique de l’accès à une eau propre pour tous. Cette fois, il s’agit de ne laisser personne de côté. Tous ont droit à l’eau, qui se révèle être la vie.
Cette commémoration annuelle vise à attirer l’attention des uns et des autres sur la problématique de l’accès et plus loin la gestion qui doit être faite des ressources de l’eau. Elle donne l’opportunité à ONU-Eau qui coordonne les travaux de l’ONU sur cette thématique de choisir un thème reflétant les réels défis d’aujourd’hui et de demain.
Au Togo, la célébration a été présidée par le ministère de l’eau, de l’équipement rural et de l’hydraulique villageoise en symbiose avec ses partenaires notamment l’UNICEF. Elle a permis de mettre la lumière sur les réformes engagées par le Togo pour faciliter l’accès à l’eau à toute la population. L’idée est de faire mieux les années à venir.
Le Représentant résident de l’UNICEF au Togo, Dr Boukhary Isselmou a réitéré à cet effet son soutien au Togo pour faciliter l’accès à l’eau par toute la population. « L’UNICEF est disposée à accompagner le Togo dans toutes les interventions qui permettent aux populations en particulier les femmes, filles et garçons les plus vulnérables de par leur situation géographique, leur niveau de pauvreté d’avoir accès à des sources d’eau potable », rassure-t-il.
Le département en charge de l’eau a lancé une opération en vue de recenser les forages du pays. Il s’agit de parvenir à un service public qui réponde mieux aux aspirations des populations. C’est depuis le 04 mars dernier que cette opération d’inventaire des forages et mini-adductions d’eau potable en milieu rural et semi-urbain a commencé sur toute l’étendue du territoire national.
Cet inventaire va « permettre de disposer de statistiques fiables relatives à l’état de fonctionnement des différents ouvrages d’eau du pays et à l’identification exhaustive des localités non couvertes en eau dans la perspective d’une prise en compte dans les prochains projets à mettre en œuvre ». De là, des équipes ont été dépêchées dans les préfectures du pays pour travailler de concert avec les autorités locales.
Des progrès …
Des progrès ont été constatés. Les derniers chiffres en notre possession remontent au rapport sur l’aide publique au développement (RAPD 2017), publié en juillet 2018. Le document souligne qu’entre 2013 et 2017, le taux de desserte en eau potable est passé de 42% à 57,22%. Un bond de 15 points a été noté.
Pour l’enquête MICS6 sur le Togo réalisée par l’UNICEF, le pourcentage de la population ayant accès à une source d’eau améliorée est passé de 57.3 % en 2010 à 74.6 % en 2017.
A cela s’ajoutent les efforts de l’Etat. « En 2018, nous avons réhabilité près de 1500 forages en panne sur toute l’étendue du territoire à travers le programme d’appui aux populations Vulnérables (PAPV). Nous allons poursuivre dans ce sens avec l’appui de nos partenaires techniques et financiers afin que tous les Togolais soient desservis », a indiqué le directeur de cabinet du ministère de l’Eau, de l’Equipement Rural et de l’Hydraulique villageoise, M. Boni Affo Adjama.
Mais aussi des défis
L’accès à une eau potable reste quoi qu’on dise, un véritable défi. Ailleurs même, c’est un problème de santé publique. Il n’est pas rare de voir des localités du Togo souffrir pour s’approvisionner en eau. C’est une bataille quotidienne doit-on dire. La plupart du temps, c’est des organisations non-gouvernement-ales qui apportent ce précieux sésame qu’est l’eau aux populations. Des villages entiers peuvent être amenés à boire à la même source que le bétail dans des marécages, marigots dépourvus de soins.
Il y a quelques semaines, les habitants de la ville de Tsévié (35 km de Lomé) ont traversé une période de manque cruel d’eau. Ils ont passé plusieurs jours à la recherche de la moindre goutte. Même l’eau disponible avait une teinte rougeâtre comme sous l’effet de la terre argileuse. Des problèmes techniques ont été évoqués au niveau de la régie des eaux. Ce n’est qu’après que la situation soit revenue à la normale.
Et pourtant, la couverture en eau attendue au Togo d’ici 2022 est de 68 %.
