Entre autres mesures barrières contre le coronavirus, on note la distance sociale d’au moins un mètre entre les personnes. Mais cette mesure est difficilement respectée notamment dans les marchés où commerçants et acheteurs continuent d’échanger de manière ordinaire. C’est le cas au Grand marché de Lomé moins grouillant qu’à l’accoutumée.
Si beaucoup de togolais se sont tant bien que mal habitués au port du masque et dans une moindre mesure aux lavages des mains, ce n’est pas encore le cas du respect de la distance sociale. Le mercredi 08 avril 2020 au grand marché de Lomé, commerçants et acheteurs ont dû mal à respecter cette mesure. « Oui, oui, pardon, c’est pas évident », répond une cliente, prise en faute par un commerçant. « Si, c’est évident, il suffit d’observer, c’est pour vous! », rétorque le commerçant.
Oui, oui, pardon, c’est pas évident », répond une cliente, prise en faute par un commerçant. « Si, c’est évident, il suffit d’observer, c’est pour vous! », rétorque le commerçant.
Alors qu’on voit depuis quelques jours, au niveau de certains feux tricolores, des forces de sécurité appeler les usagers à porter les masques de protection, dans le marché les agents sont invisibles. « De toutes les façons, faire strictement respecter la distance sociale d’un mètre, comme le recommandent les autorités sanitaires, relevait d’une mission impossible dans ce marché », déclare Kossigan, conducteur de pousse-pousse.
« De toutes les façons, faire strictement respecter la distance sociale d’un mètre, comme le recommandent les autorités sanitaires, relevait d’une mission impossible dans ce marché », déclare Kossigan
Les commerçants grognent aussi, face à une affluence en forte baisse, affirment-ils. « Depuis quelques jours, je ne vends plus rien. Mes produits pourrissent et je suis obligé de jeter. J’aurais préféré qu’ils interdisent complètement, au moins, j’aurais pris les devants », s’énerve Brigitte, revendeuse de légumes. « Si ça reste comme ça, on va arrêter. Le virus ? Bien sûr qu’on a peur, mais on n’a pas le choix, il faut bien travailler », ajoute-t-elle amère.
Les clients, eux, sont les seuls satisfaits. « Ça fait plusieurs années que je viens, on se fait toujours bousculer, voler ses affaires. Aujourd’hui on est tranquille », se réjouit Kayissan derrière son masque de protection.
La distance sociale : une arme contre le coronavirus
Selon les experts, la distanciation sociale est le meilleur moyen pour stopper la propagation du virus. « C’est un outil que les responsables de la santé publique recommandent pour réduire la propagation d’une maladie qui ne se transmet de personne à personne. En termes simples, cela signifie que les individus doivent rester suffisamment éloignés les uns des autres pour que le coronavirus – ou tout autre agent pathogène – ne se propage pas », explique Thomas Perls, Professeur de Médecine. « La distance sociale ne peut empêcher 100 % des infections, mais en suivant ces règles simples, les individus peuvent jouer un rôle essentiel dans le ralentissement de la propagation du coronavirus. Si le nombre de cas n’est pas maintenu en dessous de ce que le système de santé peut gérer les hôpitaux peuvent être débordés, un problème qui peut entraîner des décès et des souffrances inutiles », a-t-il ajouté. Pour cet expert, « « De toutes les façons, faire strictement respecter la distance sociale d’un mètre, comme le recommandent les autorités sanitaires, relevait d’une mission impossible dans ce marché », déclare Kossigan
« De toutes les façons, faire strictement respecter la distance sociale d’un mètre, comme le recommandent les autorités sanitaires, relevait d’une mission impossible dans ce marché », déclare Kossigan
Malgré les appels du gouvernement, la réalité sur le terrain est telle que les vendeuses ne respectent pas la distanciation sociale d’un mètre dans un environnement aussi étroit où les contacts avec les clients sont fréquents.
Le gouvernement togolais, pour l’heure, ne prévoit pas de fermer les marchés.
