Une table ronde de haut niveau sur les engrais et la santé des sols en Afrique de l’ouest s’est achevée à Lomé mercredi avec une déclaration conjointe des parties prenantes. Au cours de la rencontre qui a regroupé des chefs d’Etat et des ministres de 17 pays, le Président togolais Faure Gnassingbé a décliné sa vision pour l’accès pour faciliter l’accès aux engrais et augmenter la productivité agricole dans la sous-région. Cette vision se résume en une feuille de route en trois points.
Pour le Chef de l’Etat togolais, « l’Afrique est aujourd’hui dépendante de l’étranger pour son approvisionnement en engrais azotés. Le conflit en Ukraine a montré toutes les limites de cette situation, l’Europe ayant soudainement perdu une part importante de sa capacité de production d’engrais ; ce qui a entraîné une hausse des prix et une diminution des importations sur le continent ».
C’est pourquoi le premier levier sur lequel les pays doivent travailler est la production. « Aucun pays de la sous-région ne possède, à lui seul, les clés d’une filière complète des engrais. Mais collectivement, les richesses d’Afrique de l’Ouest laissent entrevoir la promesse d’une production souveraine d’intrants grâce au gaz naturel et aux phosphates », a déclaré Faure Gnassingbé.
Le deuxième point concerne la recherche. Selon lui, la recherche est fondamentale pour produire des anglais adaptés aux sols de la région. « Si produire doit être notre but, les engrais ne se résument pas à une formule simple. Chaque sol, chaque climat, chaque pays et chaque localité possède ses spécificités et appelle des engrais sur-mesure. Cette recherche agronomique sera à la fois fondamentale et appliquée, à la fois publique et privée, mais, surtout, elle sera communautaire. Nos instituts de recherche, en partenariat avec les unités de production, devront travailler ensemble au développement d’un savoir sous régional sur la préparation et l’utilisation d’engrais adaptés », a stipulé le numéro 1 togolais.
Le dernier axe s’articule autour l’approvisionnement et la commercialisation. En effet, il ne suffit pas de produire des engrais, il faut les transporter dans les différents pays où le besoin se fait sentir. « La pleine utilisation des infrastructures existantes, et en particulier nos hubs logistiques, sera donc essentielle. Baisser les coûts de transaction sera le socle de cette troisième promesse », a ajouté le président togolais.
En 2021, 57 millions de personnes souffrent de sous-alimentation en Afrique de l’Ouest. Ainsi, le faisceau d’actions préconisé par le président togolais Faure Gnassingbé est de nature à augmenter la productivité agricole du continent et combler le déficit des filières concernées afin de garantir la souveraineté alimentaire de l’Afrique.