Selon de nombreux experts, une base solide dans sa langue maternelle facilite l’apprentissage. A l’Université de Lomé le sujet a été au cœur de la célébration de la 3e édition de la Journée internationale des langues maternelles, le vendredi 21 février dernier. C’était une initiative de l’Équipe de Recherche en Linguistique et Communication.
A traves la célébration de cette journée, des chercheurs espèrent, « la prise de décisions courageuses pour le développement des langues maternelles au Togo », a indiqué professeur Amegnona Agbonon, directeur adjoint de la Recherche et de l’Innovation.
La rencontre a réuni des doyens de la Faculté des Lettres Langues et Arts, chefs de départements, enseignants-chercheurs et des étudiants. Les invités ont notamment assisté une communication présentée par les Drs Dovi Yelou et V. Dzodzi Sokpoh sur « Les langues maternelles à l’ère des TICs au Togo : défis et perspectives ». Les communicateurs ont souligné entre autres la nécessité d’une collaboration entre terminologues et spécialistes d’autres domaines comme des webmasters et des statisticiens pour la création de sites web devant héberger les mots créés.
Pour le professeur Kokou Essodina Péré-Kewezima : « L’apprentissage des langues est un pilier pour la connaissance et la culture, comme le mentionne l’Unesco. Aujourd’hui, comme vous le savez, les outils technologiques facilitent cet apprentissage à travers les différents réseaux et plateformes. Nous avons donc le devoir de faire connaître ces plateformes par rapport aux langues maternelles comme l’éwé, le kabiyè, le moba, le tem. La plupart de ces langues sont portées sur Google et également sont connues à travers les réseaux sociaux. C’est pourquoi nous avons donc choisi d’insérer le volet des technologies pour attirer l’attention de la jeunesse qu’elle peut continuer à apprendre, en dehors de la famille, les langues à travers le numérique ».
Selon professeur Dotsè Yigbé, doyen de la Faculté des Lettres Langues et Arts, « il faut intégrer la recherche linguistique aux activités quotidiennes ». « Nous pouvons parler de la conception des recettes de cuisine dans nos langues et même des projets de recherche sur les lieux de mémoire de notre pays qui sont souvent en langue étrangère », a-t-il indiqué.
Instituée en 2000 par l’Unesco, la Journée internationale des langues maternelles constitue une occasion importante de réfléchir aux réalisations, de renouveler les engagements et de souligner le rôle essentiel de la préservation des langues dans la sauvegarde du patrimoine culturel, l’amélioration des résultats de l’éducation et la création de sociétés plus pacifiques et plus durables. Cette 3e édition est placée sous le thème général : “L’éducation est un pilier de l’apprentissage”.