Lundi 24 janvier 2022, une délégation togolaise conduite par Christian Trimua, Ministre des droits de l’homme est attendue à la Salle 20 du Palais des Nations Unies à Genève. Le Togo sera l’un des 12 Etats à être examiné par le mécanisme de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) au cours de sa session qui se tiendra du 24 janvier au 3 février. Cette session marque la fin du troisième cycle de l’EPU du Togo.
L’examen se fera sur la base des documents suivants à savoir le rapport national (informations soumises par l’État examiné), une compilation d’informations provenant de rapports d’experts des droits de l’homme, plus connus sous le nom de Procédures spéciales, d’organes créés par des traités internationaux relatif aux droits de l’homme et d’autres organismes des Nations Unies et les informations provenant d’autres parties prenantes, y compris les institutions nationales des droits de l’homme, les organisations régionales et la société civile.
Dans leur rapport, les experts du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits recommandent une fois encore au Togo « de fermer définitivement et sans délai la prison de Lomé ». Il est également demandé aux autorités togolaises « d’élaborer un plan général sur la situation du système pénitentiaire dans le pays ; d’améliorer les conditions matérielles dans tous les autres lieux de privation de liberté en veillant à ce que les détenus aient une alimentation adéquate et suffisante, à ce que les conditions d’hygiène dans les centres pénitentiaires soient convenables, et à ce que les cellules soient correctement ventilées en fonction des conditions climatiques ; de réduire la surpopulation carcérale en recourant davantage aux mesures de substitution à la détention ».
En effet, la fermeture de la prison civile de Lomé est l’une des recommandations formulées par le Comité contre la torture après la présentation du troisième rapport périodique du Togo au palais des Nations Unies à Genève, en Suisse.
Selon le rapport 2020 sur les Droits de l’homme du Département d’Etat des Etats Unis, dans les prisons et centre de détention du Togo, « les conditions sont demeurées pénibles et potentiellement délétères en raison de la surpopulation grave, de conditions sanitaires médiocres, de la présence de maladies et d’une alimentation insuffisante et peu saine ».
Le même document indique qu’en août (ndlr : 13 août 2020), on comptait 4 117 prisonniers condamnés et personnes en détention provisoire (dont 96 femmes) dans 13 prisons et centres de détention conçus pour en héberger 2 720. A titre d’exemple, le rapport évoque le cas de « la prison de Tsévié qui était remplie à 360 % de sa capacité, avec plus de 200 prisonniers détenus dans une prison conçue pour en détenir 56 ».