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Les chiffres sur la discrimination et la stigmatisation des couches vulnérables au Togo

Le 1er mars dernier, l’Observatoire Droits Humains et VIH a  présenté les résultats annuels de ses activités de 2018, dans le cadre de la commémoration  de la Journée Zéro Discrimination instaurée depuis 2014, célébrée le 1er mars, par la Communauté internationale.

D’après les données recueillies sur l’ensemble du territoire, 281 personnes ont été discriminées et stigmatisées en 2018 dont les 3/4 sont des femmes. Ce chiffre est en hausse par rapport à celui de l’année précédente qui était de 277. Selon les chiffres, 70 % de cas de discrimination des personnes vivant avec le VIH enregistrées par l’observatoire concernant les femmes. Toutefois, les plaintes pour stigmatisation et discrimination  ont baissé entre 2018 et 2019. Les cas recensés proviennent du cercle familial, du milieu professionnel et des prestataires de soins.

Selon l’Observatoire et ses partenaires, pour sauvegarder la dignité humaine dans le contexte du VIH et pour que des mesures efficaces et respectueuses soient prises contre les actes de discrimination et de stigmatisation, il est essentiel d’assurer la protection des droits humains des PVVIH et des populations les plus exposées notamment les populations clés. Ils soulignent que ces mesures ne pourront être efficaces sans la réalisation de tous les droits humains, à savoir les droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels ainsi que les libertés fondamentales de tous les individus. Pour eux, lorsque les droits humains sont protégés, le nombre de personnes infectées diminue et les PVVIH ainsi que leurs familles sont mieux protégées.

La directrice générale de la Consolidation de la Démocratie chargée des Droits de l’Homme, Mme Marcelline Mensah-Pierucci a rappelé les lois nationales et les conventions internationales ratifiées par le Togo dans le domaine de la protection des personnes en matière de VIH et Sida. Elle a fait savoir que la lutte contre la discrimination est une question de justice sociale, de dignité et de bon sens. A l’entendre, la journée du 1er mas vient rappeler à tous que pour parvenir à la réduction sensible du fléau du Sida, il est indispensable de sensibiliser sur la non-discrimination et l’égalité pour tous, afin que l’accès aux services de santé et aux services sociaux, des personnes infectées et affectées par le VIH soit assurer.

Le directeur pays de l’ONUSIDA et le président du Réseau des Associations des Personnes Vivant avec le VIH (RAS+-Togo) respectivement, Dr Christian Mouala et M. Augustin Dokla ont relevé l’importance de la collecte et de la documentation des cas de discrimination et de stigmatisation. Pour eux, le Togo a fait d’énormes progrès dans l’offre de paquets de services, de prévention et de traitement mais si la discrimination et la stigmatisation perdurent, les PVVIH et les populations clés ne pourront pas accéder à ces services. Or l’accès à ces services, ont-ils précisé, est important en matière de dépistage et de traitement pour permettre à terme de supprimer la charge virale chez les personnes infectées.

Le coordonnateur du SP/CNLS-IST, Pr Vincent Pitché a souligné que dans le plan stratégique 2016-2020, un des aspects importants qui est assez transversal a trait au traitement humain et genre. Pour lui, c’est une problématique importante car l’un des goulots d’étranglement liés à la performance de la mise en œuvre des programmes et projets est l’aspect stigmatisation et discrimination. A ses dires, si les PVVIH et les populations clés à savoir les Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres Hommes, les professionnelles de sexe, les personnes se droguant au niveau des voies intraveineuses et les prisonniers ne sont pas bien accueillies dans les structures sanitaires et acceptées par les familles et la société, elles auront du mal à accéder à la qualité des services déjà disponibles.

La stigmatisation concerne aussi bien les malades du Sida que les albinos, les femmes, les personnes handicapées ou des personnes âgées. L’Observatoire Droits Humains et VIH a été mis en place en 2013 par le RAS+-Togo avec le soutien du SP/CNLS-IST, de l’ONUSIDA et du PNUD. Il a pour objectifs entre autres, de collecter et de documenter les cas se rapportant à la discrimination et à la stigmatisation.

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