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samedi, novembre 23, 2024

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Enfin un hôpital de référence pour les Togolais !

Le Togo disposera dans les prochains mois d’un hôpital de référence. Les travaux de construction de la nouvelle structure hospitalière ont été lancés vendredi dernier à Agoè par le Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Le projet, piloté par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), est la première réalisation concrète du Plan national de développement (PND). Mais certaines  raisons  font croire que cet hôpital n’est pas pour « tous les Togolais ».

Maquette de l’hôpital

Un hôpital de « référence », c’est l’infrastructure qui sortira de terre à Agoè-Nyivé, une préfecture voisine de Lomé dans les 12 prochains mois. Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a posé vendredi dernier la première pierre pour la construction de cet hôpital de «référence ». Il aura pour nom «Hôpital Saint-Pérégrin », du nom de Pérégrin Laziosi, un religieux servite italien canonisé par l’Église catholique.

 C’est le premier grand projet qui sera réalisé dans le cadre du Programme national de développement (PND), un programme qui couvre la période allant de 2018 à 2022. Ce projet piloté par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), une entité dirigée par Ingrid Awadé, fera sortir de terre, un bâtiment écologique avec une autonomie en eau et en électricité de 11.000 m2 et un hôtel de 7000 m2 destiné à l’accueil des patients ou de leur famille.

Le cadre de travail s’alignera sur les critères et les standards interna-tionaux avec un environnement propre et rassurant. Pour les pouvoirs publics, la construction de cet hôpital vise à faciliter l’accès aux soins de santé pour un grand nombre, réduire de manière sensible le taux de mortalité et de morbidité. Les autorités entendent également ainsi renforcer l’équité dans l’accès aux services de soins de santé et surtout réduire les évacuations sanitaires.

Pour Ingrid Awadé, en finançant ce projet, la CNSS allie rentabilité de placement et satisfaction socioéconomique des populations. « Cette initiative était nécessaire pour réduire les évacuations sanitaires. Avec ce projet, il sera désormais possible de prendre en charge les populations malades. Nous sommes heureux d’accueillir deux représentants d’un hôpital américain pour des partenariats», a déclaré Mme Awadé.

Une fois opérationnel, cet hôpital de « référence » s’occupera de consultations, d’hospitalisation générale et de maladies infectieuses, d’imagerie, d’exploration fonctionnelle et de maternité. Ce n’est pas tout. Il prendra également en compte la chirurgie ambulatoire ou les interventions nécessitant un court séjour, note-t-on.

Lancement des travaux de construction par Faure Gnassingbé

Saint-Pérégrin proposera également une unité de checkup VIP. Sur le modèle de l’hôpital américain de Paris, les patients togolais ou étrangers couverts ou non par une mutuelle internationale pourront être accueillis pour une série de tests sur une ou plusieurs journées. L’hôtel attenant à l’hôpital est aussi conçu pour eux. Il est prévu que sa gestion soit confiée à une structure privée dans le cadre de la politique de la contractualisation.

Mais…

D’abord, un tel projet mérite d’être encouragé dans un pays en développement comme le Togo où se soigner correctement dans les hôpitaux publics est un véritable chemin de croix. D’autant puisque ce nouvel hôpital prodiguera des soins dans certaines spécialités dans lesquelles le Togo ne dispose pas pratiquement de matériels de soins adaptés. Il s’agit par exemple de la Cancérologie. Aujourd’hui, les togolais foudroyés par le cancer se dirigent vers le Ghana ou  le Mali. Avec le Saint Pérégrin, ces personnes malades du cancer pourraient suivre des soins au Togo.

Toutefois, ce projet comporte certaines zones d’ombres à la base d’un certain sceptisme.  En effet, plus de la moitié de populations togolaise vit sous le seuil de la pauvreté et ces dernières années, le pouvoir d’achat des togolais s’est considérablement réduit. Par conséquent, bien se soigner n’est pas toujours la première préoccupation de ces concitoyens qui cherchent avant tout de quoi remplir le ventre. Ainsi, ils préfèrent se diriger vers les hôpitaux publics en cas de nécessité. Problème, la majorité des établissements de soins publics ne disposent les matériels de pointes pour prendre en charge convenablement les malades. Ainsi, tout porte à croire que «l’hôpital de référence » annoncé, sera plutôt une structure sanitaire de pointe réservée à l’élite, aux nantis dont certains seraient évacués à l’étranger vers des hôpitaux plus équipés en cas de besoins puisque l’hôpital qui portera le nom de « Saint Pérégrin » disposera d’une piste d’atterrissage pour hélicoptère.

Alors, ce n’est pas donc « un hôpital de référence » nationale mais une clinique privée. Selon les informations, il sera équipé de 120 lits. En effet, certaines cliniques de Lomé dispose pratiquement des mêmes capacités d’accueil que cet hôpital.

Aussi, le partenariat avec l’hôpital américain de Paris reviendra plus cher à la CNSS car c’est l’un des hôpitaux les plus chères d’Europe voir du monde. Et pour preuve, une simple consultation dans les spécialités médicales coûte entre 120 à 130 Euros environ 100 000 à 150 000 FCFA.

Il est donc important pour les autorités de revoir ce premier projet qui lance effectivement le PND pour permettre à tous les togolais de mieux se soigner et à un coût raisonnable. En attendant, il faut aussi équiper les hôpitaux publics notamment ceux de Lomé qui accueillent « les couches sociales moyennes et basses » de la population.

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