Ce lundi 04 mars, la journée mondiale de lutte contre l’obésité est célébrée. En 30 ans, le taux d’obésité a doublé chez les adultes et quadruplé chez les enfants. D’ici 2035, la moitié de l’humanité sera en surpoids ou obèse. Décrite comme une épidémie non infectieuse, l’obésité est devenue une pandémie. La situation est alarmante aussi bien dans les pays développés que les pays à revenus faibles.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, une accumulation très importante de graisse dans l’organisme, pouvant nuire à la santé générale. Elle représente une forme évoluée du « surpoids », aussi appelé « surcharge pondérale », stade pour lequel les retentissements néfastes du tissu adipeux sur l’organisme sont moins importants.
Aujourd’hui, on sait que l’alimentation déséquilibrée n’explique pas toujours à elle seule la survenue d’une obésité. Le mode de vie actuel, plus sédentaire, favorise une activité physique moindre, et donc une mobilisation des graisses moins importante. D’autres composantes rentrent également en jeu. Citons : certains troubles psychologiques, une prédisposition génétique, certains facteurs de risques prénataux comme par exemple le tabagisme ou le surpoids maternel, la grossesse, la ménopause ou encore la prise de certains médicaments.
D’une épidémie à une pandémie…
Plus d’un milliard de personnes dans le monde, enfants et adolescents compris, en seraient victimes, selon l’estimation publiée à quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre la maladie, ce lundi 4 mars. Entre 1990 et 2022, le taux d’obésité dans la population a quadruplé parmi les enfants et les adolescents et doublé parmi les adultes, indique cette vaste étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet et effectuée en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
C’est un fléau mondial qui ne cesse d’être dénoncé depuis une trentaine d’années par des autorités de toutes sortes, et pourtant rien n’y fait : l’obésité et le surpoids atteignent désormais plus d’un milliard d’individus dans le monde, d’ici 2035 la moitié de l’humanité sera concernée et les enfants sont de plus en plus touchés. Ce phénomène que l’OMS décrivait dès 1997 comme la première épidémie non infectieuse de l’histoire de l’humanité est en fait une pandémie : tous les continents sont concernés, pays riches comme pays à faible revenu, et c’est là où l’accélération est en fait la plus rapide. Les Etats-Unis font la course en tête derrière les îles Fidji, l’Afrique du Sud et le Mexique, sans oublier la Turquie et les pays du Golfe. En France, près de 50% de la population dépassent désormais les critères de masse corporelle définis par les experts. En Europe, le Royaume Uni, avec un adulte sur trois, est le deuxième pays le plus touché après Malte.
Au Togo, selon le professeur Mofou BELO, chef division de la surveillance des maladies non transmissibles au ministère de la santé, en 2010 une enquête nationale sur les maladies non transmissibles réalisée avait montré que 6 à 10% de la population togolaise étaient obèses et 20 à 30 % avait une hypertension artérielle. En 2021, l’enquête a été rééditée avec comme résultat, une nette progression des données. « Avant cela, nous avons observé dans la population togolaise surtout chez les jeunes enfants une augmentation du taux d’obésité dans les établissements scolaires. Ceci nous a amené à aller à l’Université de Lomé et à l’Université de Kara », a-t-il en 2022.
Partout les risques sanitaires augmentent et pèsent sur les budgets de santé publique – on estime le coût global de l’obésité à quelque 2,2 % du PIB mondial.
Une maladie aux multiples conséquences
Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), un établissement public à caractère scientifique et technologique français spécialisé dans la recherche médicale, l’obésité entraîne des troubles de santé dont le diabète de type 2. Chez la personne obèse, l’insuline n’agit plus correctement et l’utilisation du glucose par les cellules est perturbée (on parle d’insulinorésistance), provoquant une augmentation de la concentration de glucose dans le sang et une hyperglycémie.
« L’obésité accroît aussi le risque d’hypertension artérielle, d’athérosclérose notamment en raison d’une inflammation des artères, mais aussi de dyslipidémie, de maladies du foie (stéatohépatite non-alcoolique), de maladie rénale chronique. Elle est aussi associée à de nombreux cancers, en particulier du sein, de l’utérus ou encore du foie. Parmi les complications on compte également des maladies respiratoires : syndrome d’apnée du sommeil, hypoventilation, ainsi que des troubles hormonaux (perturbation des cycles menstruels chez la femme) ou encore des maladies articulaires, telles que l’arthrose, en raison de la surcharge sur les os et articulations qui s’en trouvent fragilisés. L’obésité est en outre associée à un risque accru de reflux gastroœsophagien, de problèmes dermatologiques de type mycoses ou psoriasis, d’insuffisances veineuses cutanées », martèle l’Inserm.
Chez les patients obèses, une activité physique régulière et une perte de poids sont indiquées.