Respirer un air de qualité à l’extérieur comme à l’intérieur est un enjeu de santé. L’exposition à la pollution de l’air sur le long terme est dangereuse pour la santé. Mais à Lomé, la capitale du Togo,la qualité de l’air préoccupe de plus en plus.
En 2020, des chercheurs de la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé ont publié une étude descriptive et analytique dans les quartiers de Lomé. L’objectif de cette étude était d’évaluer la qualité de l’air à Lomé et son impact sur les maladies respiratoires. Et pour cause, d’après l’OMS, 9 personnes sur 10 respirent un air pollué et environ 7 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air, ont-ils souligné.
«Le taux d’humidité était élevé (supérieur à 70 %) dans toutes les maisons avec la présence de moisissures dans 67,27 % des maisons. Dans toutes les habitations, les valeurs des PM 2,5 varient de 10,3 à 17,3 μg/m3 et sont donc supérieures à la norme de l’OMS (concentration annuelle moyenne inférieure à 10 μg/m3). Quant aux PM10, les concentrations varient de 11,6 à 18,4 μg/m3 dans les habitations et sont inférieures aux 20 μg/m3 de l’OMS. Les valeurs des autres polluants dosés (COV, formaldéhyde, monoxyde de carbone) sont beaucoup plus élevées dans les stations d’essence, les moulins et aux niveaux des feux tricolores », ont résumé les chercheurs.
Selon les chercheurs, « la pollution de l’air intérieur comme extérieur demeure préoccupante à Lomé. Le niveau des polluants demeure élevé dans les moulins, stations, feux tricolores et même dans certaines maisons ».
Risque pour la santé…
Chaque jour, un adulte inhale 10 000 à 20 000 litres d’air en fonction de sa morphologie, de ses activités… Outre l’oxygène (O2) et le diazote (N2), qui représentent en moyenne 99 % de sa composition, cet air contient des polluants d’origine naturelle (embruns marins, poussières, pollens…) ou résultant d’activités humaines (trafic routier, production d’énergie, industrie, agriculture…). La pénétration de ces polluants dans l’organisme peut avoir des conséquences sur la santé à court et long terme.
Même à de faibles niveaux, l’exposition aux polluants peut provoquer, le jour même ou dans les jours qui suivent, des symptômes irritatifs au niveau des yeux, du nez et de la gorge mais peut également aggraver des pathologies respiratoires chroniques (asthme, bronchite…) ou favoriser la survenue d’un infarctus du myocarde, voire provoquer le décès. « A plus long-terme, même à de faibles niveaux de concentration, une exposition sur plusieurs années à la pollution atmosphérique peut induire des effets sur la santé bien plus importants qu’à court terme. De nombreuses études montrent un rôle de la pollution atmosphérique sur la perte d’espérance de vie et la mortalité, mais également sur le développement de maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires et du cancer du poumon », indique santepubliquefrance.fr.
En effet, par une toxicité directe sur les cellules pouvant entrainer des altérations génétiques, par une action indirecte via une réaction pro-inflammatoire et un stress oxydatif et par un affaiblissement des mécanismes de défense de l’organisme, les polluants peuvent induire.