De manière récurrente des conflits opposent des agriculteurs aux bouviers. Parfois, ces conflits tournent en drame. Pour trouver des solutions à ce problème, il département ministériel dédié à la question a été créé. Il est dirigé par le Genéral Yark Damehame.
La transhumance, c’est ce mode d’élevage qui consiste à déplacer les troupeaux de ruminants, de façon cyclique, à la recherche des ressources pastorales, essentiellement l’eau et le fourrage, avec l’option d’un repli sur le territoire d’attache. Mais d’autres raisons, culturelles ou liées à la santé des animaux, peuvent aussi justifier le déplacement des animaux.
Toutefois, les formes de transhumance divergent selon l’amplitude des mouvements. Il y a la petite transhumance, qui s’observe à l’intérieur du pays, pendant les saisons des pluies, lorsque l’éleveur fait de petits déplacements à l’échelle du terroir auquel il est déjà habitué. Et la grande transhumance, qui s’observe pendant la saison sèche. Cette dernière peut prendre la forme transfrontalière, quand elle engage les déplacements, au-delà des frontières du pays. C’est souvent le cas des passages des troupeaux venant des pays sahéliens vers le Togo.
Cette traversée se fait sur des pistes ou des zones de passage qui ne sont pas toujours respectées par les pasteurs. Les conflits surviennent le plus souvent quand les éleveurs sont surpris en flagrant délit de dégradation de biens. Les dégâts enregistrés sont généralement d’ordres matériel (destruction des habitations, des champs, blessures ou abattage des animaux…) et humain (morts d’hommes et blessures graves).
« Les services de renseignements ont rapporté que la majorité des bouviers entrant au Togo ne sont pas des transhumants pacifiques, ce qui alimente les conflits avec les populations locales », a déploré le ministre Gal Yark Damehame dans un entretien rapporté par le confrère en ligne Labaali.
Par conséquent, « la transhumance, si elle n’est pas bien gérée devient un problème de sécurité nationale », a martelé le ministre lors d’une rencontre portant sur le thème « La gestion pacifique de la transhumance au Togo », fin octobre à Kara.
Pour réduire les conflits, le ministre en charge des ressources halieutiques, animales et de la réglementation de la transhumance a une solution en étude depuis quelques années. « Une trentaine de sites ont été identifiés et seront aménagés avec de l’eau pour que, si la suspension est levée, les transhumants puissent s’y rendre », a fait savoir le Gal Yark Damehame.
Une solution qui permettra d’améliorer les relations entre bouviers et agriculteurs. « Les terres s’appauvrissent, les cours d’eau s’assèchent. À partir d’octobre, les rivières sont sèches à cause des bœufs qui cassent les rives et ces cours d’eau se tarissent. Les sols deviennent très secs. J’ai été victime déjà 5 fois. Ces bœufs sont là pour dévaster en tout temps. Ils détruisent en juillet et août en pleine végétation. Il n’y a pas de moment où les bœufs ne sont pas là. J’ai fait un verger de 5 ha, ils ont tout détruit. Pareil pour ma forêt d’essences naturelles dévastée ainsi qu’une palmeraie. Il urge donc que l’État togolais puisse délimiter de ces zones pour ces troupeaux », a confié un agriculteur. Selon lui le gouvernement peut également, « limiter le nombre des troupeaux qui rentrent au Togo ». « Car les portes d’entrée des transhumants sur le territoire togolais, même si leur nombre a été réduit selon le gouvernement, restent larges et encore nombreuses », a-t-il justifié.