Le Togo a réalisé un bond de 59 places au classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, rendu public le jeudi 25 octobre dernier à Washington. Le Togo occupe la 97ème place dans le classement général et la 8ème parmi les pays africains. Un beau visage dans le domaine des affaires favorable à la création d’emploi.
Engagé dans un vaste chantier de réformes dans le sens de l’amélioration du climat des affaires depuis 2018, le Togo a réussi à faire des bonds cumulés de 59 places, dans les deux dernières éditions du Doing Business. La dernière édition en date, le DB 2020, a vu le pays faire une percée de 40 places, devenant le premier pays réformateur en Afrique, avec en toile de fond, un rythme accéléré des mesures visant la simplification des procédures et la réduction des coûts dans les domaines de la création d’entreprise, le raccordement à l’électricité, la délivrance du permis de construire, l’obtention de crédit, et surtout, le transfert de propriété.
Et le Togo justement, tout comme le Nigéria aura réalisé des performances appréciables qui l’ont hissé à cette dimension des meilleurs réformateurs mondiaux. « D’abord la création d’entreprises qui aujourd’hui fait du Togo le 15è pays au niveau mondial, ensuite le transfert de propriété, l’accès à l’énergie dont je voudrais ici saluer l’impact remarquable – parce que en moins d’un mois le Togo a mobilisé pratiquement une quarantaine d’entreprises contre une dizaine il y a un an. Egalement, le gouvernement a pu sacrifier 470 millions de francs CFA en faveur du secteur privé qu’il pourra réallouer pour investir dans ses activités. Il y a également l’indicateur de l’accès de crédit », a expliqué Sandra Ablamba Johnson, conseillère du Président de la République en charge du climat des affaires.
Ce résultat ne peut que réjouir les Chefs d’entreprises. « Ma première entreprise a été créée en 2011 quand j’ai fini ma maîtrise en stratégie et marketing. On m’a exigé un million de francs CFA comme capital pour créer un cabinet conseil et mes dossiers avient fait trois mois avant qu’on ne m’ait attribué la carte d’opérateur économique. Aujourd’hui, les donnes ont changé, les procédures de création se font en 24 heures », confirme le jeune entrepreneur qui s’est spécialisé dans la transformation notamment des graines de Kinkéliba en thé au confrère dw.com. Une réduction des frais de création qui rehausse le moral des entrepreneurs pour plus d’investissement notamment dans le recrutement. « Des progrès significatifs ont également été accomplis dans l’amélioration de l’environnement des entreprises, qui devrait stimuler l’investissement privé intérieur et étranger», a déclaré Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et Président par intérim du FMI.
Un impact sur la création d’emploi…
Les petites et moyennes entreprises constituent l’épine dorsale de l’économie mondiale en général et de l’économie togolaise en particulier. Elles sont l’un des principaux moteurs de l’innovation, de la création des richesses et de l’emploi, ainsi que de l’intégration sociale. « C’est la raison pour laquelle elles nécessitent un environnement institutionnel favorable caractérisé par des aspects dimensionnels qui s’étendent aux domaines tels que la fiscalité des entreprises, les lois étatiques, l’ordre professionnel, le pouvoir judiciaire, les infrastructures, les services financiers, la stabilité politique, bref la réglementation sur l’activité économique. L’environnement dans lequel opèrent les entreprises influe fortement sur leur niveau d’activités et leur compétitivité », explique Lwango Bienvenu, Economiste.
Par ailleurs, le climat des affaires fait référence à l’environnement institutionnel du « business » dans un pays donné. La perception du climat des affaires par l’investisseur conditionne ses décisions d’investir ou pas. Sur le plan opérationnel, le climat des affaires se conçoit comme l’environnement politique, économique, institutionnel et comportemental, présent et futur, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements. Il englobe les coûts et risques afférents à une transaction donnée ainsi que les forces concurrentielles en jeu au sein de l’économie. Il s’agit donc des facteurs localisables qui créent un cadre favorable et qui incitent les firmes à investir et à créer des emplois.
Et depuis quelques années, les pouvoirs publics togolais multiplient des initiatives dans le but de rendre le pays plus attractif en matière d’entrepreneuriat et d’investissement. En 2018, le Togo avait déjà fait un bond de 19 places dans le Doing Business, occupant la 137ème place mondiale. « L’amélioration donc du climat de l’investissement dans les pays en développement est indispensable pour fournir des emplois et des opportunités aux jeunes et bâtir ainsi un pays plus soucieux d’intégrer les laissés-pour-compte, plus équilibré et plus pacifique », fait remarquer Lwango Bienvenu.
Aujourd’hui, plus nombreux sont les gouvernants qui reconnaissent que leurs politiques et leur comportement influent de façon déterminante sur le climat de l’investissement, et ils engagent des réformes, c’est le cas de la Chine et l’Inde qui offrent des exemples incontestables : dans ces pays, l’amélioration du climat de l’investissement a stimulé la croissance et s’est traduite par la réduction la plus spectaculaire de la pauvreté que ces pays aient connue dans leur histoire.
Si le Togo continue d’améliorer le climat des affaires, on doit voir le taux de chômage et sous-emploi diminuer significativement.