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Réouverture des écoles : Une équation à plusieurs inconnues

Le  Ministre en charge de l’Enseignement Technique et de l’insertion professionnelle au travers d’un communiqué, a invité l’ensemble du corps enseignant et le personnel administratif et d’appui à prendre les dispositions pour regagner leurs postes en vue de préparer la reprise des cours après plus de deux mois de pause en raison de la pandémie de coronavirus. L’annonce d’une réouverture progressive des écoles a été accueillie avec scepticisme chez les enseignants et les parents. Quant aux élèves, ils sont encore dans le flou.

« En prélude à une prochaine réouverture des écoles, je demande aux inspecteurs, aux chefs d’établissements, à l’ensemble du corps enseignant et au personnel administratif et d’appui de prendre les dispositions pour être à leurs postes en vue de préparer cette reprise », voilà la substance du communiqué signé Taïrou BAGBIEGUE, Ministre de l’Enseignement Technique et de l’Insertion Professionnelles. La décision de reprise des cours a été prise le vendredi 29 mai 2020 au cours d’une rencontre au ministère des Enseignements primaire et secondaire entre des représentants du gouvernement et des acteurs du système éducatif togolais.

Si la date du 08 juin a été, un temps, évoquée, elle a finalement été démentie par les autorités en charge de l’éducation. Ce qui est sûr, le retour en classe va commencer en priorité avec les élèves en classe d’examen. Les cours devraient s’étaler de 4 à 6 semaines avant la tenue des examens. Leurs camarades des classes de passage ne devraient probablement plus reprendre. Dans l’espoir de conduire l’année scolaire à son terme et aussi en se souciant de la santé des élèves et enseignants, le ministre Bagbiegue a invité «chaque établissement à œuvrer activement pour une reprogrammation des activités pédagogiques en respect des mesures barrières en vigueur ».

Au cours de la rencontre préparatoire, le gouvernement a exprimé son engagement à mettre en place des dispositifs sanitaires dans tous les établissements scolaires notamment le dispositif de lavage de mains, la distribution des bavettes aux apprenants et enseignants, faire respecter la distanciation sociale dans les salles de classe. Mais pour les parents d’élèves, il y a encore trop de questions sans réponses.

Questions sans réponses…

Ces parents s’inquiètent notamment sur comment les espaces scolaires vont être nettoyés et comment vérifier que les élèves respectent les gestes barrières. Parmi les interrogations qui figurent encore chez les parents d’élèves, comment concilier le respect des gestes barrières et la programmation des activités pédagogiques ? Ou encore, plus compliqué, peuton tester tous les enseignants et les élèves au covid-19 avant la réintégration dans les classes ? « Le gros problème, c’est la distanciation physique et sociale », s’inquiète Isidore, enseignant dans une école privée. Cet enseignant dénonce « une rentrée trop précipitée et insuffisamment préparée » alors qu’on continue de recenser de nouveaux cas de coronavirus. Aujourd’hui, aucune annonce n’a été faite sur la mise à disposition des établissements, les masques et gels hydroalcooliques.

simulation de la disposition des éléves à la reprise des cours dans un collége de Lomé

Selon Koudjo, un parent dont l’un des enfants est en classe de Première, les dispositions ne sont pas réunies pour le respect des gestes barrières dans les lieux d’apprentissage. “Ne pas prendre en compte toutes ces mesures avant de rouvrir les portes des classes, serait une manière de conduire nos enfants à l’abattoir. Pour moi, ce n’est pas une décision sage d’ouvrir de façon précipitée les classes. On peut toujours patienter” précise l’enseignant.

Enfin, autres problèmes soulevés, jusqu’à présent le gouvernement n’a communiqué aucune date officiellement et les mesures prises avant la réouverture des écoles. Un autre casus belli visiblement assez sérieux… « Préparer la réouverture des classes mi-juin, c’est comme écrire une recette de gâteau sans connaître les ingrédients dont on dispose : c’est très dur », confie Olivier, directeur d’une école primaire dans le Golfe 6. Il se demande également comment il pourra effectuer une vérification rigoureuse de la nourriture des enfants pendant toute la période des cours. « Nous sommes devant une équation à cinquante inconnues », regrettet-il.

Sur le continent, les élèves ont déjà repris le chemin de l’école dans certains pays. Par contre au Sénégal et en Afrique du Sud la reprise a été reportée face aux différentes questions qu’elle suscite.

SOCIAL INFOS N°042  DU 08 AU 21 JUIN 2020

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