Cancer du sein. Une étude alerte sur les dangers des déodorants

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Une nouvelle étude souligne le rôle des sels d’aluminium des déodorants antitranspirants dans le développement des cancers du sein. Les chercheurs réclament l’interdiction de cette substance, au nom du principe de précaution.

Deux chercheurs s’inquiètent du lien entre les sels d’aluminium présents dans les déodorants et le développement des cancers du sein. Leur étude, publiée courant septembre 2021 dans la revue International Journal of Molecular Sciences et relayée par Le Parisien, s’intéresse au « mode d’action » de ce composant.

« Sur les mêmes modèles que d’autres cancérogènes connus comme le tabac ou l’amiante, les sels d’aluminium déstabilisent les chromosomes en induisant des brisures », a résumé André-Pascal Sappino, l’un des auteurs de cette étude. Avec son collègue Stefano Mandriota, ils militent depuis plusieurs années pour que ces ingrédients soient bannis au nom du principe de précaution.

Des tumeurs chez les souris

Lors de leur précédente étude, publiée en 2016, toutes les souris exposées aux sels d’aluminium avaient développé des tumeurs dont certaines « très agressives ». Des sénateurs français s’étaient appuyés sur ces travaux pour lancer une alerte.

Le syndicat professionnel Fébea (Fédération des entreprises de la beauté) avait répondu en mettant en avant les conclusions du CSSC (Comité scientifique pour la santé des consommateurs). L’organisme européen a qualifié de « sûre » l’utilisation des sels d’aluminium dans les proportions actuelles, expliquant notamment que l’aluminium des antitranspirants n’était pas absorbé par la peau mais éliminé sur les vêtements.

De nombreux antitranspirants utilisent ces sels car ils bouchent les conduits sudoripares, et donc permettent de diminuer la transpiration. Seuls les déodorants antitranspirants sont donc concernés. À noter que la pierre d’alun ne représente pas une solution alternative, car elle est en réalité un sel d’aluminium naturel.

Au Togo, en 2019, près de 3 000 femmes étaient mortes du cancer du sein. Il représentait plus de 58% du total des femmes qui ont été dépistées positives de toute sorte de cancers cette année-là.

Avec Ouest France