Les pluies de mi-juillet ont causé de nombreux dégâts à Lomé et ses environs. A Dévego, dans la commune Golfe 6, plusieurs habitants sont sinistrés. Depuis trois semaines, certaines familles, ne sachant pas à quel saint se vouer, vivent dans l’eau au péril de leur santé et de leur vie.
Les dernières pluies de la saison pluvieuse ont entraîné ces dernières semaines de graves inondations. A Lomé, la capitale togolaise des maisons ont été endommagées par une pluie diluvienne le mercredi 12 juillet.
Plusieurs jours après cette pluie, de nombreux quartiers terriblement affectés ne sont pas encore au bout de leurs peines. Les préjudices provoqués par le sinistre se conjuguent au quotidien. Vivre les pieds dans l’eau, en cohabitation avec les moustiques, les têtards, les grenouilles et compagnies et à la merci des risques élevés de paludisme, tel se présente le chemin de croix de certains concitoyens notamment à Dévégo.
Des habitants en désolation
Situé au Sud-Est de Lomé dans la zone du littoral, à environ 3 kilomètres de Baguida, chef-lieu de la commune Golfe 6, Dévégo est un village paisible. En raison de l’urbanisation grandissante de la ville de Lomé, des habitants de la capitale affluent pour s’y installer. Mais depuis quelques temps, certains quartiers du village sont confrontés à des problèmes d’inondations. Il s’agit des quartiers Darrah-Kopé, Tamagni et Zogbédji-Fiokomé. Les dernières pluies ont fortement exacerbé le problème. Dans le quartier Zogbédji-Fiokomé, c’est la désolation. « Depuis pratiquement un mois, nous vivons dans l’eau. Dans notre quartier ici à Zogbédji-Fiokomé, plusieurs maisons sont inondées. L’eau est rentrée nos chambres. Nous avons été obligés d’user de subterfuges pour sauver nos effets. Nos activités sont perturbées. Nous n’arrivons plus à manger », a confié Ameyo, une revendeuse du quartier. Elle n’a pas pu étaler ses produits depuis plusieurs jours. Cette dernière explique avoir perdu une bonne partie de sa marchandise.
Même son de cloche chez Koudoli Dominique, un autre habitant du quartier. Sa maison est inondée. Ces enfants sont obligés de se déplacer tout chaussés de bottes. « Certains de nos voisins ont dû partir. Nous autres qui n’avons nulle part où aller, nous sommes dans l’eau avec nos enfants. Nous avons peur pour la santé de nos enfants mais nous ne pouvons rien faire. Les activités de nos femmes sont paralysées. Ce que nous vivons depuis plusieurs semaines est grave. Nous lançons un appel au secours à nos autorités », a-t-il déclaré.
Les populations de Zogbédji-Fiokomé ne sont pas les seules à être fortement impactées par les dernières intempéries. Les quartiers Tamagni et Darrah-Kopé sont aussi touchés. « « On a beaucoup de problèmes, les enfants sont dans l’eau et nous aussi, chaque année, je sors de la maison mais cette année je me suis dit que je resterai surtout que je n’ai nulle part où aller, nos activités sont aux arrêts et nous avons du mal à joindre les deux bouts », a confié Mawulé Koffi, un sinistré. « Nous sommes dans une situation difficile avec de l’eau qui nous envahit, nous n’avons plus d’activité concrète, nous sommes sur place et nous n’arrivons plus à nous déplacer pour vaquer à nos préoccupations », a renchéri Akouto.
Lors d’une action de distribution, le 1er Adjoint au maire de la commune Golfe 6, Kossigan Agbéhonou a pu constater la gravité de la situation. « Nous avons appris que la population est dans l’eau, nous sommes venus à leur chevet en leur apportant des vivres et non vivres mais arrivés à Darrah-Kopé, nous avons été surpris par la situation dans laquelle vivent ces populations. Ce que nous avons vu, nous dépasse, les gens sont pleinement dans l’eau dans ce quartier et nous devons faire quelque chose urgemment », a affirmé Kossigan Agbéhonou.
Des appels aux gouvernements…
Pour se soulager, les populations sinistrées demandent au gouvernement de mettre en place des ouvrages d’assainissement. Les pieds dans l’eau, Kokou Rodrigue, un habitant de Zogbédji-Fiokomé pense qu’il faut impérativement mettre en place des ouvrages d’assainissement. « Nous avons besoin des caniveaux à Dévego. Nous demandons humblement au gouvernement de nous trouver une solution. Nous sommes à bout de souffle », a lancé Kokou Rodrigue. « Je vais prier le gouvernement sans oublier l’Agence nationale de la protection civile de venir en aide aux populations en leur trouvant une solution rapide. Il faut que le gouvernement mette tout en œuvre pour trouver une solution à ces populations », a déclaré le maire adjoint Kossigan Agbéhonou.
En attendant, une solution du gouvernement, les sinistrés doivent s’armer de courage pour vivre dans une telle situation.
